Pêcheurs bretons à La rochelle
1903, la sardine disparaît mystérieusement de façon très rapide. C’est la crise de la pêche en Bretagne. Les pêcheurs bretons se déplacent vers le golfe de Gascogne et cherchent “fortune” à La rochelle. Ils s’y implantent en nombre et y créent une communauté remarquable.
En 1939, 1500 marins sont répartis sur les différents armements de La Rochelle. Les Bretons y sont majoritaires. En tout 5000 personnes sont concernées par les emplois induits de la pêche (mareyage, affrétage, construction et réparation navale, shiplanders)
La Rochelle est alors le 3ème port français pour la pêche et arme 35 chalutiers à vapeur, 70 courreauleurs en bois ainsi que 65 dundees en bois de 10 à 18 mètres.
Par ailleurs 8 à 10 terre-neuvas fréquentent régulièrement le port de La Palice où il n’est pas rare de voir sécher les morues sur des claies.
Les marins des Côtes-d’Armor et du Finistère nord se partagent les embarquements au commerce et la pêche au large. Ceux du Finistère sud pratiquent la pêche à la sardine de mai à octobre et la pêche aux pétoncles ou à la palangre de novembre à avril.
Ces marins finistériens utilisent la langue bretonne plus couramment que le français et ce. jusque dans les années 50.
Le Morbihan représente le plus gros recrutement de ces marins bretons. Le vivier principal est le golfe de Vannes. Les marins d’Etel et de l’île de Groix sont eux les spécialistes de la pêche au thon sur des voiliers de 20 mètres.
Les gens de l’ïle de Groix résident beaucoup autour des deux tours, dénommé alors le “quartier grec” puisque les Rochelais avaient l’habitude de les nommer les « grecs ». (1)
Selon le type de pêche, le nombre de jours de mer varie d’une semaine à un mois. L’hiver, ces voiliers pratiquent la pêche à la drague (chalut) pour une durée d’une semaine selon les conditions météo.
Source : Drames de mer 1939-1945 en Charente-Maritime (capitaine Yves Joncourt)
(1) les Bretons consommaient, entre autre (!), paraît-il, beaucoup de café. Dans les maisons, la cafetière était en permanence en fonction. Or, “cafetière” en breton se dit “grek”…. Est-ce là l’explication?