Qu’est ce donc qu’une bombarde ?

Des origines de la bombarde

        Comme pour le biniou , les attestations de l’usage d’un hautbois populaire en Bretagne ne manquent pas. L’instrument y est présent depuis au moins le XVème siècle ( le terme de « Bombart » traduit par chalemie se trouve dans le Catholicum de 1464).

        Hautbois et bombardes deviennent synonymes au XIXème siècle quand on parle des instruments des sonneurs.

          Bien peu de représentations bretonnes sont fiables. En Europe, les représentations les plus précises se trouvent dans l’ouvrage de JM Praetorius  De Organographia (1619). On y voit des chalumeaux, instruments  sopranos les plus aigus, sans aucune clef en métal. Ce sont les ancêtres directs de certaines bombardes à six trous encore jouées au XXème  siècle en pays vannetais.

           A Rennes, pour la venue d’Henri  IV en 1598, sont rétribués des « joueurs de bombarde ». A Dinan, selon des aveux de 1617, les marchands doivent récompenser l’ afféagiste, celui qui est en charge de la pesée des marchandises, par trois aubades lors du feu de la saint-Jean. Ces aubades sont exécutées par des sonneurs de hautbois amenés au devant de sa maison. Le lendemain, lors du grand repas, les plats, portés en procession par les bouchers de la ville, sont menés par les «sonneurs de tambourins, hautbois et bombardes, comme c’est l’accoustumé  de temps immémorial».

           Sur le rôle d’équipage du vaisseau Le Diligent, armé en 1708 par la Compagnie des Indes, figure un « joueur de hautbois ».

           En 1547, à Saint-Laurent (près de Bégard), la fabrique de la chapelle fait appel à des sonneurs pour un pardon. Les comptes portent mention «  pour les deux parts (deux jours) les dispens des deux chalumeaux, deux tambourins et la bombarde , 50 sous » . Il est fort possible que les chalumeaux désignent les cornemuses . En ce cas il y aurait une seule bombarde pour deux cornemuses !

Source : Musique Bretonne – Histoire des sonneurs de tradition (Editions le Chasse Marée)