Au diable bombardes et autres hautbois de l’enfer !
Juste un petit clin d’oeil pour rappeler que nos instruments. même s’ils ont toujours fait accourir la foule, ont aussi été bien combattus.
En 1754, Nicolas, le recteur de Landudec, près de Plozévet, vitupéra ses paroissiens en s’aidant d’un tableau de mission intitulé “Rechute”, où figure un sonneur de hautbois près d’un bouc symbolisant la luxure :
« Voilà le démon perché sur un paon. C’est un joueur d’instruments. Voyez-vous son hautbois ? Regardez-le. Ne vous semble-t-il pas voir cet agent du diable, je veux dire ce Jubal, ce père des sonneurs, dans une aire neuve,, dans un pardon, dans un festin, ou ailleurs, monté sur une grange, sur quelque maison, sur quelque fossé ou sur quelque lieu élevé, qui divertit les uns et avertit les autres de venir à l’école du diable.
Il est monté sur le paon parce qu’il n’y a rien de plus superbe, de plus fier, ni de plus arrogant qu’un sonneur, avec ses instruments, quand il est monté sur quelque hauteur. Comme le ciel a ses trompettes pour appeler les fidèles au service divin, l’enfer a aussi les siennes pour appeler les pécheurs au service du démon et comme les trompettes du ciel qui sont des clochers, pour être entendues de loin, de même, les trompettes de l’enfer, je veux dire les joueurs de hautbois de binious et de ces sortes d’instruments funestes à la jeunesse,i se mettent sur des éminences pour être entendus de tous. Le voyez- vous comme il est élevé? C’est pour appeler aux danses, aux jeux et autres libertinages, et pour appeler les démons à son aide pour attaquer cette âme. Aussi ils y viennent de tous côtés même en bandes … »
Ce n’est qu’en 1941 que Dorig Le Voyer et Jef Le Penven réconcillièrent l’église et la musique bretonne en proposant un concert orgue et bombarde en l’église St Sauveur à Rennes.
quelques exemples : concours bombarde et orgue de Chantepie (voir ici)