Maro PontkaleK ( Pontcallec)

 

Clément Chrysogone de Guer, marquis de Pontkalec dernier chevalier breton ?

A la mort de Louis XIV, la régence de Philippe d’Orléans ouvre une période de libertinage et de faste dans la bonne société. Mais la situation n’est pas la même en province, spécialement en Bretagne où la population se remet mal des massacres perpétrés pendant la révolte des bonnets rouges.

C’est alors qu’entre en scène le marquis de Pontkalek. C’est un noble sans le sou, qui vit de trafics divers. Il habite le château de Pontcallec, entre Guémené-sur-Scorf et le Faouët ( Morbihan). Il a quarante ans  à l’époque des faits , alors que la légende lui en prête vingt et fait de lui un saint. L’histoire le décrit comme un gentilhomme chasseur, viveur et fraudeur, dur, violent, et sans scrupules. Les châtelains du pays et ses vassaux le détestent et se défient de lui.

Il rêve d’une Bretagne libre et d’une république aristocratique. Plus exalté que réaliste, il rassemble peu de partisans mais obtient le soutien des Espagnols en 1719, choqués par les moeurs débauchées du Régent et abusés par une surévaluation de ses partisans prêts à se soulever. Le Régent, informé de cette agitation, est plus amusé qu’inquiet mais l’Abbé Dubois, son conseillé, cherche  à signer des accords avec l’Angleterre. Pour impressionner les Anglais, il fait croire que les Espagnols sont sur le point de débarquer en Bretagne et que la conspiration de Pontkalek est très importante. Pontkalek n’est pas trahi par un mendiant comme le veut la légende mais par l’un des conjurés,  Chemendy.  sénéchal du Faouët , ami , hôte et confident de Pontkalek. Il est ensuite dénoncé par son valet, sous la pression des poursuivants.

C’est ainsi que Pontkalek est arrêté avec quatre autres partisans ( peut-être les seuls !). Pour éviter une trop grande clémence, Pontkalek, du Couëdic, Montlouis et Talhouêt- le-Moine sont jugés par une cour martiale présidée par un Savoyard Antoine de Castagnéry (70 ans) et non par le parlement de Bretagne comme l’aurait voulu les us et coutumes. Ils sont décapités le 25 mars 1720 sur la place du Bouffay à Nantes. L’exécution de Pontkalek est particulièrement  laborieuse.

. Dans la crainte d’un soulèvement, le Régent avait fait déployer un grand appareil militaire et ordonner que les quatre nobles soient enterrés sans son de cloche ni chant d’église dans la chapelle du monastère des Carmes à Nantes même.

Célébré par Bertrand Tavernier dans son film  « Que la fête commence », Pontkalek fut peut-être le dernier chevalier breton à se battre pour sa patrie. Il y gagna un statut de martyr national devenant le sujet de nombreuses complaintes.

Le chant populaire est divisé en quatre parties :

    1. La première partie introduit le récit et raconte l’attachement du peuple à son jeune marquis.
    2. La seconde partie raconte la dénonciation dont fut l’objet le marquis de Pontkalek
    3. La partie suivante narre l’arrestation du marquis, son transfert à Nantes et son jugement
    4. La dernière partie décrit la tristesse de la population , à travers la réaction  du recteur de la paroisse dont  dépend le château de Pontkalek