Le chant en Bretagne
Sur les traces de la chanson bretonne
La musique bretonne est aussi ancienne que ce peuple car il n’existe pas de peuple sans musique. Elle est restée très longtemps orale et on ne connaît pas grand-chose à son sujet avant le 19ème siècle et célèbre Barzaz Breiz paru en 1839 (voir ci-après)
Le premier livre breton qui contienne des chansons est le « Doctrinal ar Christenien » publié à Morlaix en 1628. Ce livre est aujourd’hui introuvable.
Ensuite, on ne connaît qu’un manuscrit, conservé à la bibliothèque de Quimper, écrit au début du 18ème siècle qui comporte quelques cantiques.
En 1800, L’abbé Dumoulin publie une grammaire bretonne dans laquelle figurent aussi trois cantiques et deux chansons.
En 1839, Théodore Hersart de la Villemarquée publie le célèbre recueil de chansons et de légendes connu sous le nom de “Barzaz Breiz”
Luzel (1868-1874), célèbre écrivain breton écrit lui aussi un recueil de grande valeur « Gwerziou Breihz Izel » suivi en 1890 en collaboration avec Anatole Le Braz de «Soniou Breiz Izel»
En 1885, Bourault–Ducoudray compositeur né à Nantes en 1840 et professeur d’histoire de la musique au conservatoire, publie “trente mélodies populaires de basse Bretagne” (traduction des textes bretons par F Coppée. Ces traductions sont souvent pauvres … et sans trop de rapport avec le texte breton originel !). En 1909. ce même auteur publie « quatorze mélodies celtiques »
Narcisse Quentin (1848-1902) publie à son tour un recueil de musique Bretonne « Chanson et danses des bretons ».
Vers 1900 Duhamel a beaucoup travaillé pour retrouver des airs. MM Vallée et Even utilisent les premiers appareils d’enregistrement sur rouleaux. Beaucoup de ces rouleaux se trouvent aujourd’hui à l’université de Rennes. En particulier l’enregistrement de Marguerite Philippe qui était pélerine de son état (elle se rendait aux pardons en lieu et place de ceux qui ne pouvait le faire).
La forme des chansons :
Souvent on a utilisé un air ancien sur lequel on a apposé des paroles de circonstance
Les plus grands chanteurs étaient les tailleurs qui travaillaient dans les maisons assis à la table
D’autres chanteurs étaient les pauvres ou les vagabonds qui allaient de porte en porte en chantant des chansons et en vendant des feuilles volantes.
Plus les airs sont anciens moins ils ont changés à travers les siècles, L’attention du chanteur étant surtout fixé sur la mémorisation des textes souvent très longs . Un même air facile à retenir peut servir de support à plusieurs chansons
Les types de chansons :
– les Gwerzes composées sur des évènements historiques, des légendes, des crimes effrayants etc
– les Soniou qui sont des chants d’amour, des chants sur la nature etc..
Les zones de chants :
la densité de chansons n’est pas la même selon les régions. C’est dans le Trégor qu’elles sont les plus nombreuses puis en Cornouaille et en Pays vannetais et en dernier vient le Leon plus porté sur les cantiques.
Les rythmes :
La musique bretonne utilise des rythmes qui ne sont plus employés dans la musique savante. Mesures à 5 temps, 7 temps. Les mesures ne sont pas toujours regroupées par 4 pour obtenir une phrase musicale. On trouve des phrases de 3, 5,6 ou 7 mesures.
La musique s’adapte à la poésie bretonne ou les vers de 13 ou 11 pieds ne sont pas rares (7+6 ou 6+7 ou 8+7 voir 7+8)